- neurasthénique
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• 1880; névrasthénique 1859; de neurasthénie1 ♦ Méd. anc. Relatif à la neurasthénie.♢ Atteint de neurasthénie. ⇒ dépressif.2 ♦ Vieilli Qui est abattu, triste, sans motifs précis et de manière durable. ⇒ déprimé. — N. « une maison de santé pour neurasthéniques » (Proust).neurasthéniqueadj. et n. Sujet à la neurasthénie.|| Subst. Un(e) neurasthénique.⇒NEURASTHÉNIQUE, adj. et subst.I. —Subst. et adj.A. —[Correspond à neurasthénie A] Chez le neurasthénique, le sentiment d'impuissance à diriger ses idées s'accompagne de fatigue et d'un sentiment de malaise dans les appareils musculaires de l'attitude et de l'orientation (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.653):• ♦ Dans la bourgeoisie actuelle, sur dix femmes qui ont achevé d'élever leurs enfants, dix hommes parvenus aux échelons supérieurs de leur carrière, on en voit neuf qui n'agissent plus que pour combler le vide effroyable de l'ennui. Ceux qui n'y réussissent pas vont grossir l'armée des neurasthéniques, clientèle de choix pour les médecins de riches.J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p.134.B. —[Correspond à neurasthénie B] (Celui, celle) qui est atteint(e) de neurasthénie. Cette enfant, si saine jusque dans ses rêveries, et qui gardait en elle un fond de sérénité rustique, se sentait mal à l'aise dans cette ville, au milieu des Parisiennes neurasthéniques et agitées (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p.787).— P. métaph. C'est le printemps avec son ciel neurasthénique, ses langueurs, son avant-goût de la mort (GREEN, Journal, 1935, p.4).II. —Adj. [Correspond à neurasthénie A] Relatif à la neurasthénie. Trouble neurasthénique. Tant de déboires, de souffrances, (...) l'impossibilité de trouver jamais une heure de recueillement, une heure de silence, l'avaient jeté dans un état d'épuisement et d'irritation neurasthénique (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1278). Le docteur, cependant, poussait Mme Verdurin à laisser jouer le pianiste, non pas qu'il crût feints les troubles que la musique lui donnait —il y reconnaissait certains états neurasthéniques —mais par cette habitude qu'ont beaucoup de médecins de faire fléchir immédiatement la sévérité de leurs prescriptions (PROUST, Swann, 1913, p.206).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1880 méd. adj. (ARNDT, trad. ds Lar. 19e Suppl. 1890); 1893 subst. (DURKHEIM, Divis. trav., p.306); 2. 1905 «qui est abattu» adj. (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., p.349); 1909 subst. (ROLLAND, J.-Chr., Maison, p.933). Dér. de neurasthénie; suff. -ique.
neurasthénique [nøʀastenik] adj. et n.ÉTYM. 1880; névrasthénique, 1859; de neurasthénie.❖1 Méd. Qui a rapport à la neurasthénie. || Troubles neurasthéniques. — Qui est atteint de neurasthénie (⇒ Névrosé). — N. || Insomnie, préoccupations hypocondriaques des neurasthéniques. ⇒ Mélancolique (→ Malade, cit. 23).2 Cour. Qui est abattu, triste, sans motifs précis et de manière durable. || Devenir, être neurasthénique (→ Large, cit. 24).1 Hier, j'ai visité une maison de santé pour neurasthéniques. Dans le jardin, un homme était debout sur un banc (…) le cou incliné dans une position qui devait être fort pénible (…) Il me répondit (…) : « Docteur, je suis extrêmement rhumatisant et enrhumable, je viens de prendre trop d'exercice, et pendant que je me donnais bêtement chaud ainsi, mon cou était appuyé contre mes flanelles. Si maintenant je l'éloignais de ces flanelles avant d'avoir laissé tomber ma chaleur, je suis sûr de prendre un torticolis et peut-être une bronchite ». Et il l'aurait pris, en effet. « Vous êtes un joli neurasthénique, voilà ce que vous êtes », lui dis-je.Proust, À la recherche du temps perdu, t. VII, p. 155.2 Vous voyez tout en noir, vous allez devenir neurasthénique. Lorsque vous serez tout à fait rétabli de votre choc, de votre dépression, et que vous pourrez sortir, prendre un peu d'air, ça ira mieux, vous allez voir. Vos idées sombres s'évanouiront.Ionesco, Rhinocéros, p. 182.3 Mais qu'est-ce qu'il a Pasquale, à être si neurasthénique ?Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, p. 90.
Encyclopédie Universelle. 2012.